samedi 21 septembre 2013

Les forêts du Japon

L’avantage lorsque l’on participe à une conférence sur les forêts, c’est que l’on visite… des forêts. Contrairement à l’idée que l’on s’en fait (ou plutôt que je m’en faisais), le Japon est un pays très vert, et 70% de sa superficie est couverte de forêts. Ces forêts sont surtout situées en montagne, sur des côtes très pentues, et sont donc difficiles d’accès. Cela les rend très dures à gérer, puisque l’absence de routes ou de chemins forestiers empêche les machines d’accéder aux plantations et d’acheminer le bois vers des acheteurs potentiels. Les machines doivent donc être adaptées aux petits chemins et sont une version miniature de celles employées en Australie par exemple !


Le nombre de personnes travaillant dans le domaine forestier est en diminution, ce qui n’est pas surprenant vues la dureté des conditions de travail. Ajoutez à cela les glissements de terrain qui sont courants sur ces pentes très prononcées, et vous comprendrez pourquoi le Japon, qui utilise toujours le bois comme matière première pour ses maisons et ses meubles, est un importateur net de bois, principalement en provenance de pays tropicaux.


Technique de stabilisation du terrain

Dans le cadre de la conférence nous avons visité quelques plantations, principalement de cèdres du Japon, dont le bois est très prisé pour les poutres qui formeront les plafonds des maisons ou pour les fusumas, les portes coulissantes typiques des maisons japonaises. 



Certains propriétaires de plantations cultivent même des plantes entre les rangs d’arbres pour augmenter leur profit (cela s’appelle l’agroforesterie). Par exemple, des plantes de wasabi !


Pour ceux qui parviennent à acheminer leur bois vers la vallée, une coopérative de forestiers stocke les troncs et organise une vente aux enchères deux fois par mois. Si l’on est intéressé par l’un des lots proposés, on peut faire une offre. Les gros troncs sont vendus séparément, les plus petits en lot. Faites vos prix !

Petit papier distribué à l'entrée de la vente aux enchères


Nous avons aussi visité une forêt de cèdres plantés il y a 250 ans. Les arbres sont si grands que la vente d’un arbre par an suffit pour faire vivre la famille du propriétaire, et est un évènement pour les acheteurs !



Pour certaines poutres ornementales, pas besoin de gros troncs. La technique du dai-sugi (de sugi, cèdre) permet d’obtenir plusieurs tiges par souche, généralement en un temps plus court qu’un arbre complet. Dans certains cas on obtient même 30 tiges par arbre ! Après 25 ans, les tiges seront coupées, puis séchées, pour finalement être polies et prêtes à la vente. Certaines espèces de cèdres sont même sélectionnées en fonction du relief de leur tronc, car au Japon, les classes supérieures préfèrent des bois moins lisses et ayant plus de caractère !

 Dai-sugi

Séchage des troncs


lundi 16 septembre 2013

Fukuoka

Ma première destination au Japon. Fukuoka est la capitale de Kyushu, l’une des îles les plus au sud du Japon. Il y fait chaud et le climat est humide, même fin septembre.
Nous avons trouvé un hôtel à Hakata, l’ancien centre de la ville. Ce fut un bon choix, car le quartier est plein de petits restaurants ouverts tard le soir, et possède de jolis temples bouddhistes ou shinto à découvrir au hasard des rues.



Les temples sont en bois et comportent souvent des jardins. Avant d’aller prier, les gens se lavent les mains et la bouche dans une petite fontaine, et vont ensuite sonner les cloches qui sont à l’entrée. Les arbres sont parfois couverts de petits bouts de papiers sur lesquels sont inscrits des prières ou des prédictions, qui peuvent aussi être inscrites sur des morceaux de bois ornementés de dessins.






Près du quartier de Tenjin, plus moderne, se trouvent les ruines du château de Fukuoka, dont il ne reste que quelques remparts. Le parc est joli et ombragé, ce qui est un avantage car il fait souvent très chaud à Fukuoka.




La ville est traversée par une rivière et par des canaux, au bord desquels on trouve de petites échoppes ouvertes en soirée (yatai) qui servent le plat local : des nouilles dans un bouillon de porc (hakata ramen), qui sont délicieuses accompagnées d’une bière. Une grosse casserole à  l’arrière contient le bouillon, et les nouilles sont gardées dans un tiroir en bois. Quand on passe la commande, le titoir est ouvert, les nouilles jetées dans la casserole et cuites en 2 minutes. Même sans parler japonais, on arrive à se faire comprendre, et toutes les personnes assises autour du comptoir participent à la discussion, pour nous demander d’où l’on vient, quel âge on a, si l’on est marié, et pour bien rire quand ils voient la façon dont on utilise les baguettes pour manger.





samedi 14 janvier 2012

Les oiseaux (II)

Voici la suite de l´entrée sur les oiseaux, après la première partie sur les dangereuses pies australiennes (pour revoir cette entrée, cliquez ICI).
Les autres oiseaux notables de Brisbane, que l´on peut admirer depuis notre terrasse pour la plupart, sont les suivants:

- Le noisy miner (ou méliphage bruyant en français).
Il fait honneur à son nom et est effectivement très bruyant. Les noisy miners vivent en groupe et sont aussi très territoriaux, si bien que dès qu´un autre volatile s´approche de trop près de leur arbre, ils font un raffût d´enfer et se regroupent plus vite que la mafia pour poursuivre l´intrus. Ceux qui vivent en face de la maison ne font pas exception à la règle et attaquent même des oiseaux bien plus grands qu´eux, comme le dindon des broussailles (voir plus bas). Vous pouvez écouter leur chant en cliquant ICI.


- Le dindon des broussailles, aussi appelé talégalle de Latham.
Comme son nom l´indique, il vit surtout dans les bois, mais il en sort de plus en plus pour venir fouiller dans les poubelles des banlieues, comme la nôtre. Il ne semble pas particulièrement intelligent, et il n´est pas très vif non plus. L´un deux a élu domicile sur le campus de l´université, et amoncelle inlassablement des feuilles pour en faire un gros tas sous lequel il va laisser ses oeufs. Toutes les semaines, le jardinier va balayer le tas de feuilles, tout aussi inlassablement. Il est protégé (le dindon, pas le jardinier) et même s´il a l´air appétissant (toujours le dindon), cela reste l´un des animaux que l´on n´a pas encore essayé au barbecue.

- L´ibis australien

Le pigeon de Brisbane. Originaire des zones marécageuses, il a quitté son habitat naturel et est maintenant très répandu dans les villes de la côte est australienne, où il se nourrit de ce qu´il trouve dans les poubelles. Si vous le croisez, faites attention à votre sandwich!


- Le laughing kookaburra, ou kookaburra rieur, ou martin-chasseur géant.

C´est mon oiseau préféré. Vous comprendrez pourquoi on l´appelle "rieur" en écoutant son chant ICI. Il est assez répandu sur la côte est australienne, et on le trouve dans les forêts ou dans l´arbre qui jouxte notre balcon. Remarquez qu´il aime particulièrement chanter les dimanches matins vers 8h, mais je vous l´accorde, c´est toujours plus agréable que la tondeuse de notre voisin.


- Le cacatoès à crête jaune.
Commun dans les parcs, les jardins et ... sur les réverbères. Vous pouvez écouter son chant (pas très mélodieux) ICI. Dans certaines zones, les cacatoès sont tellement nombreux qu´ils sont considérés comme nuisibles.


- Le loriquet à tête bleue.
Répandu dans les banlieues vertes de la ville, il aime les palmiers et vit lui aussi en groupe. Le groupe prend son envol avant la tombée de la nuit et on peut alors entendre leur cri (ICI). Une colonie vivait avant dans le jardin de nos voisins d´en face jusqu´à ce qu´ils décident de couper leurs palmiers parce qu´ils faisaient de l´ombre à leur piscine. Depuis, nous ne sommes plus très fan de nos voisins!


samedi 10 décembre 2011

Fraser Island - 2nd Day

Suite de l´entrée Fraser Island - 1st Day, que vous pouvez relire en cliquant ici!

Le lendemain matin (6h), départ pour Eli Creek, une petite crique d´eau douce où l´on peut se baigner et échapper pour un moment à la chaleur ambiante. L´eau d´ailleurs y est tellement pure qu´on peut la boire (de préférence avant que les touristes plein de crème solaire n´envahissent les lieux).

En face d´Eli Creek, sur la plage, se trouve l´épave de Maheno, un bâteau écossais construit en 1905 qui servit tour à tour de bâteau de croisière et de vaisseau-hôpital pendant la première guerre mondiale. En 1935, en revenant de Melbourne vers l´Angleterre, un cyclone le fit s´échouer sur la côte de Fraser Island. Son histoire ne s´arrêta pas là pour autant puisque le S.S. Maheno servit aussi de cible pour les bombes lâchées durant les entraînements de la Royal Australian Air Force pendant la seconde guerre mondiale.


Nous avons ensuite quitté la plage pour aller vers l´intérieur de Fraser, où nous avons marché dans la jungle pendant une heure. Superbe balade sur un sentier entouré de fougères, ficus et autres palmiers.

In the jungle, the mighty jungle...

Nous avons continué à nous enfoncer dans les terres pour accéder à un des plus beaux sites de l´île: Lake McKenzie, un lac perché sur une couche compacte de sable à 100 m au dessus du niveau de la mer. L´eau y est turquoise et les plages de sable blanc. Paradisiaque!


Après un déjeuner tardif autour d´un barbecue et en se tartinant de produit anti-insectes pour éloigner les "March flies", des espèces de taons qui envahissent l´île de novembre à mars (qui est aussi la période touristique, coincidence? Je ne le crois pas!), nous avons pris la route du retour vers le ferry et les terres brisbanaises. Nous avons quand même croisé avant de quitter l´île un de ses habitants qui nous a donné envie de revenir bien vite!

mardi 22 novembre 2011

Fraser Island - 1st day

Ce week-end nous sommes partis vers Fraser Island, la plus grande île de sable au monde.
Son nom original est
'K'gari' en langue Butchulla, les aborigènes de la région, ce qui veut dire "Paradis". Elle est inscrite au Patrimoine Mondial de l´Humanité, et se situe à environ 4 heures de route de Brisbane. On ne peut y circuler qu´en 4x4, sable oblige.
Comme la location de 4x4 et le ferry pour traverser sont assez chers, nous avons décidé de partir en circuit organisé. Nous étions 8 par voiture et cela nous a semblé une meilleure option que les cars à touristes où l´on s´entasse à 30 dans le bus.

Fraser Island, longue de 120 km, et large de 24 km maximum. C´est la plus grande île du Queensland.

Nous avons donc quitté Brisbane à 7h du matin le samedi. Nous avions 8 nationalités représentées dans le 4x4: France, Mexique, Allemagne, Irlande du Nord, Irlande, Angleterre, Australie et Danemark. Pour arriver jusqu´au ferry, nous avons suivi la route de la côte: Cooloola et Rainbow beach, des plages de sables longues de 50 km. Sur ces plages, personne ne fait bronzette. Les 4x4 y circulent toute la journée et il est assez dangereux de rester sur le sable!


Après une vingtaine de kilomètres cahotiques à l´arrière de la voiture, nous nous sommes rendus compte que le 4x4 qui venait derrière nous nous faisait des appels de phares. Et là, ce fut le drame: la voiture commença a fumer et nous avons dû nous arrêter en urgence et évacuer le véhicule. Verdict: l´embrayage!


En attendant de se faire remorquer par la dépanneuse, nous avons pris notre mal en patience et avons fait trempette dans l´océan. Il faut toujours faire attention en se baignant sur cette côte de l´Australie, à cause des requins et des méduses. D´ailleurs, après avoir vu un aileron qui ressemblait dangereusement à celui d´un requin, nous avons décidé qu´il était peut être plus sage d´explorer l´arrière-pays... Nous avons donc grimpé sur les dunes pour avoir une meilleure vue sur l´océan. La terre rouge de l´Australie est magnifique!


Finalement, le 4x4 remorque est arrivé, sans se presser. Ces dépanneuses font des navettes toute la journée sur la plage pour remorquer les touristes qui s´enlisent parce qu´ils pensent qu´il est facile de conduire sur le sable. Il nous a ramené vers des routes plus pratiquables où un autre 4x4 nous attendait. Et nous sommes repartis pour prendre le ferry vers Fraser Island. Enfin!

Ferry

En arrivant sur l´île, nous avons dû longer la plage pour accéder au campement. Et là, nous avons vu notre premier dingo! Les dingos étaient nombreux sur l´île mais leur nombre a récemment diminué. Ils sont donc protégés et les chiens sont même interdits sur Fraser pour éviter des possibles croisements. Tous les campements de l´île sont d´ailleurs protégés par des grilles anti-dingos de près de 2 m de haut.


Nous avons aussi croisé la route d´un serpent de mer, très très vénéneux, dont la queue se termine par une nageoire. Sur Fraser, il est interdit de se baigner dans l´océan, pour cause de requins et autres sympathiques animaux. Heureusement, l´île regorge de petites criques et de lacs d´eau douce où l´on peut se baigner en toute sécurité.


En arrivant au campement, nous avons eu une autre surprise: un serpent brun arboricole, entre notre tente et les toilettes. Nous sommes donc restés bien sagement le soir au coin du feu pour manger des marshmallows grillés, et avons décidé de reprendre nos explorations le lendemain à la lumière du jour.

La suite au prochain épisode!